Attendue depuis longtemps et souvent repoussée, la réforme de la perte d’autonomie des personnes âgées et handicapées est-elle enfin prête à voir le jour ? L’Assemblée nationale a voté dans la nuit du 15 au 16 juin le principe de création d’une cinquième branche de la Sécurité sociale pour la financer. Le projet doit être à présent examiné par le Sénat. Mais la proposition est historique. C’est la première fois depuis l’après-guerre qu’une loi viendrait créer une nouvelle branche dans le code de la Sécurité sociale. Elle s’inscrirait en complément aux branches maladie, vieillesse, famille, et accidents du travail. 

Il est aussi prévu que, d’ici à la fin 2020, un projet de loi sur l’autonomie soit présenté en conseil des ministres. Le ministre de la santé a aussi promis que le prochain budget de la Sécurité sociale comprendrait au moins 1 milliard d’euros pour financer cette « perte d’autonomie » des personnes âgées et handicapées. 

La France un pays vieillissant en retard sur sa politique du grand âge

Autant de promesses qui vont dans le sens du rapport Libault, rendu le 28 mars 2019, qui faisait 175 propositions « pour une politique nouvelle et forte du grand âge en France ». 

Car les besoins sont criants, et en dépit de plans successifs, la France accuse un grand retard en matière de politique de la longévité. Pourtant, la population vieillit très vite. Alors que le pays compte aujourd’hui 1,5 million de personnes de 85 ans et plus, il en totalisera 4,8 millions en 2050. Parmi elles, 2,2 millions seront en perte d’autonomie, selon les chiffres du ministère des solidarités et de la santé. Celles-ci, au sens des bénéficiaires de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) sont actuellement 1,387 million. À plus court terme, en 20205, elles passeront à 1,479 million. Aujourd’hui, 40 % des personnes qui décèdent en France ont connu la perte d’autonomie.

Perte d’autonomie : 550 millions d’euros pour les services d’aide et d’accompagnement à domicile

« Un nouveau regard sur le grand âge est indispensable », soulignait en préambule Dominique Libault dans son rapport. « Aider nos parents à vivre debout, avec les autres, dans la dignité, ne doit pas être une préoccupation marginale mais être au cœur de notre pacte social car elle engage, non seulement le bien-être des personnes qui nous sont chères, mais la vision que nous avons de notre société, de l’égalité femme/homme, de notre vivre ensemble, de notre vie individuelle et collective ».

Parmi les propositions clé du rapport, pour « passer de la gestion de la dépendance au soutien à l’autonomie » figurait ainsi un soutien financier de 550 millions d’euros pour les services d’aide et d’accompagnement à domicile, afin d’améliorer le service rendu à la personne âgée et de revaloriser les salaires des professionnels.

Le rapport El Khomri pour une revalorisation des métiers du grand âge

Un impératif également souligné dans le rapport El Khomri remis à la ministre des solidarités et de la santé le 29 octobre 2019. Il soulignait notamment que, pour répondre au vieillissement démographique et améliorer les conditions de prise en charge de ces personnes, près de 93 000 postes supplémentaires devraient être créés d’ici à 2024, soit 18 500 postes supplémentaires par an. Le rapport préconisait aussi de revaloriser les métiers et leurs perspectives d’évolution, à la fois dans les EHPAD et à domicile. Des métiers dont l’attractivité s’est fortement dégradée, et qui peinent à recruter. Aladom.fr, référent dans le secteur des services à la personne et de l'aide à domicile, fait partie des acteurs utiles pour recruter par petite annonce une aide à domicile pour personne âgée dans toute la France.